Registre des accidents bénins

Bonjour à toutes et à tous,

Notre équipe s’interroge et souhaiterait obtenir des précisions concernant la mise en place d’un registre des accidents bénins au sein de notre établissement.

Existe-t-il des conditions spécifiques à respecter pour pouvoir l’instaurer, ainsi que des obligations permettant à ce registre de se substituer valablement à une déclaration d’accident du travail (AT), dans les cas où cela est autorisé ?

Par ailleurs, si un accident bénin est tout de même déclaré à la CPAM, cela a-t-il un impact sur notre taux de cotisation AT/MP ? Est-ce que cela peut entraîner une augmentation de notre taux ?

Nous avons consulté plusieurs sources d’information en ligne, mais certaines données sont contradictoires, et nous sommes un peu perdus…

Un grand merci par avance pour votre aide ! :slightly_smiling_face:

Je reste bien entendu à disposition pour tout complément d’information.

Cordialement,

Bonjour
le registre des accidents bénins doit être mis en place, et normalement complété, si l’entreprise à un medecin, un/une infirmière en permanence sur site.
je laisse ici le lien d’un registre des accidents bénins qui reprends le principe et l’utilisation. Ce document est annuel.
en cas d’AT s’il y a inscription au registre le numéro d’enregistrement doit être indiqué sur le cerfa. Suivi l’accident bénin (ex : coupé avec une feuille de papier) on fera pas forcément de déclaration AT, mais au moins il y a une trace, si par exemple la personne saigne beaucoup .
https://www.ameli.fr/meurthe-et-moselle/entreprise/vos-salaries/accident-travail-trajet/registre

Bonjour,
Je me permets de compléter car j’en ai mis un en place ici l’été dernier.
J’avais pris contact avec le service de médecine du travail avec qui on travaille au préalable. Il y a un modèle de registre sur le site de la CARSAT.
Il ne faut pas forcément un médecin ou une infirmière, car nous n’en avons pas toutes et tous sur place, mais une personne formée au 1er secours.
Il doit aussi y avoir un lieu bien identifié dans la structure afin de pouvoir dispenser les soins et préserver l’intimité de la victime, autant que possible.
Il faut également informer la CARSAT de l’existence de ce registre.
Bonne journée

1 « J'aime »

Bonjour,

A) L’article L441-4 du code de la sécurité social nous indique :

" L’employeur, dès lors qu’il remplit des conditions fixées par décret, peut, selon des modalités prévues par décret, remplacer la déclaration des accidents n’entraînant ni arrêt de travail, ni soins médicaux par une inscription sur un registre ouvert à cet effet.

L’employeur est tenu d’en aviser le comité social et économique.

Ce registre est tenu à la disposition des agents de contrôle des organismes chargés de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles mentionnés à l’article [L. 114-10] ainsi que des ingénieurs conseils et contrôleurs de sécurité dûment habilités auprès des caisses d’assurance retraite et de la santé au travail, de l’autorité compétente de l’Etat et du comité social et économique.

Lorsqu’un accident ayant fait l’objet d’une simple inscription sur un registre entraîne ultérieurement un arrêt de travail ou des soins médicaux, l’employeur est tenu d’adresser à la caisse primaire dont relève la victime la déclaration prévue à l’article"

En résumé :

  • Possible de ne pas déclarer certains accidents de travail, mais de simplement les indiquer dans un registre.
  • Mise en place du registre qu’après avoir avisé le CSE.
  • Il doit être à disposition des agents de contrôle
  • Si un AT inscrit dans le registre, entraine un arrêt ou des soins par la suite, obligation de déclaration à la caisse.
  1. CONDITIONS permettant à l’employeur d’y avoir recours :

Article D441-1, l’employeur doit répondre aux conditions suivantes :

1°) présence permanente d’un médecin, ou d’un pharmacien, ou d’un infirmier diplômé d’Etat, ou d’une personne chargée d’une mission d’hygiène et de sécurité dans l’entreprise détentrice d’un diplôme national de secouriste complété par le diplôme de sauveteur secouriste du travail délivré par l’Institut national de recherche et de sécurité ou les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail ;

2°) existence d’un poste de secours d’urgence ;

3°) respect par l’employeur des obligations mises à sa charge par l’[article L. 2311-2 du code du travail]

B) OBLIGATIONS

L’article D441-2 du CSS, indique que vous avez l’obligation de prévenir la caisse d’une tel mise en place et les modalités de conservation du document.

« Lorsqu’il tient un registre en application de l’article L. 441-4, l’employeur en informe la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail sans délai et par tout moyen conférant date certaine. »

Après, je vous invite à lire le D441-3 et D441-4 du CSS
Ainsi que L471-1 (les sanctions) du CSS

C) Sur le taux AT/MP, il faut bien comprendre pourquoi on cotise et cela répond à la question.

L’accident bénin n’entraînant pas d’arrêts donc pas de paiement d’IJSS et pas de soin particulier donc aucune prestation en nature, cela n’a donc pas d’impact pour les caisses.

Le taux AT/MP n’est pas une punition, c’est une cotisation au risque, si vous avez beaucoup d’accident, vous avez beaucoup de risque donc le taux augmente, je schématise grossièrement, vu qu’il y a un taux collectif et individuel.

Si on fait un cours un peu théorique, l’article L242-5 du CSS nous dit que « Le taux de la cotisation due au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles est déterminé annuellement pour chaque catégorie de risques ».

Ensuite, l’article D242-6-4 nous dit « Le taux brut individuel est calculé d’après le rapport de la valeur du risque propre à l’établissement, à la masse totale des salaires payés au personnel respectif, pour les trois dernières années connues. »

" L’ensemble des dépenses constituant la valeur du risque est pris en compte par les caisses mentionnées à l’article [L. 215-1 ]dès que ces dépenses leur ont été communiquées par les caisses primaires.

« Seules, sont prises en compte dans la valeur du risque les dépenses liées aux accidents et aux maladies dont le caractère professionnel a été reconnu. »

Et c’est là le plus important, la valeur du risque augmente donc par rapport aux dépenses liées aux accidents professionnels, donc les accidents bénins n’entraînant aucune dépense (IJSS/SOINS) ne font pas augmenter le taux AT/MP.

Ce qui est précisé de nouveau dans l’article D242-6-6 du CSS, « pour le calcul du taux brut individuel » ; « ayant donné lieu à des soins ou ayant entraîné un arrêt de travail par le coût moyen de la catégorie dans laquelle est rattaché chaque accident ou chaque maladie ».

Les accidents bénin n’entraine aucun soin ou arrêt de travail donc même s’il sont déclaré, au regard du calcul du CSS il n’y aura pas d’impact sur votre taux individuel.

C’était long mais je ne sais pas faire court désoler, c’était aussi pour pas juste donner une réponse.

Par curiosité, quel était vos sources contradictoires ?

Bonne journée,

2 « J'aime »

Bonjour

Depuis 2021 il n’est plus necessaire d’informer la carsat de la tenue du registre:

Suite à la parution du décret n° 2021-526 du 29 avril 2021, plusieurs changements sont à prendre en compte dans la gestion du registre par l’employeur :

L’employeur, lorsqu’il répond aux conditions prévues, peut désormais détenir un registre sans demande préalable à la CARSAT/CRAMIF/CGSS de sa région.

Il n’est plus nécessaire de formuler la demande auprès de la CARSAT/CRAMIF/CGSS pour obtenir une version dématérialisée ou papier du registre. Les formats du registre AT Bénins restent inchangés : papier ou dématérialisés selon le souhait des entreprises.

Les modalités de conservation du registre par l’employeur et d’information de la caisse quant à la tenue de ce registre sont détaillées dans ce décret.

2 « J'aime »

Merci pour ce rappel du décret.
Cependant, c’est bien indiqué dedans qu’on doit informer la CARSAT :
« Art. D. 441-2.-Le registre est la propriété de l’employeur, qui le conserve pour chaque année civile sur le support de son choix pendant une durée de cinq années à compter de la fin de l’exercice considéré. Il est tenu de façon à présenter, sans difficulté d’utilisation et de compréhension et sans risque d’altération, les mentions prévues à l’article D. 441-3.
« Lorsqu’il tient un registre en application de l’article L. 441-4, l’employeur en informe la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail sans délai et par tout moyen conférant date certaine. »
Et c’est bien ce que m’avait dit le médecin du service de santé au travail.
Marie

2 « J'aime »

Bonjour Marie,

Merci beaucoup pour votre retour.
Est-ce qu’une personne formée au SST est suffisant ?

En vous remerciant.

Cordialement.

Bonjour Romain,

Merci pour votre retour très détaillé, il m’est d’une grande aide !

Concernant votre question sur l’aspect contradictoire, nous avons trouvé sur certains sites qu’il fallait tout déclarer dès lors que les conditions requises n’étaient pas remplies. Cependant, d’autres sources ne mentionnent pas cette exigence et indiquent simplement la nécessité de mettre en place ce registre. En consultant vos références, qui sont des sources légales, tout semble clair.

Plus concrètement, nous avons actuellement une personne en charge de la mission hygiène et sécurité, mais elle ne possède pas de diplôme de secouriste, seulement une formation SST. À ce titre, nous avons l’impression que notre registre n’est pas valide…
Qu’en pensez-vous ?

Merci.

Bonne journée,

Je ne m’y connais pas assez dans ce domaine, le texte indique 2 diplômes différents "détentrice d’un diplôme national de secouriste complété par le diplôme de sauveteur secouriste du travail délivré par l’Institut national de recherche et de sécurité ".

Je pense que le domaine légal s’arrête là et qu’il va falloir téléphoner pour avoir plus de détail.

Vous pouvez appelez l’INRS, c’est leur domaine de prédilection.

"Par téléphone

Appeler le 01 40 44 30 00
du lundi au vendredi de 9h30 à12h00 et de 14h00 à 16h30."

Quand vous obtiendrez une réponse n’hésiter pas à la partager.

Bonne journée,

Bonjour Romain,

Merci de votre retour.
Je n’ai pas réussi à les joindre, mais j’ai fait un mail. Dès que j’obtiens une réponse, je la partagerai.

Par ailleurs, je suis tombée sur cette documentation : https://www.carsat-ra.fr/files/live/sites/carsat-ra/files/pdf_illustrations/entreprise/Documentation/PART012.pdf

Il semble qu’il soit possible d’avoir simplement une formation SST.

Bonne journée,

1 « J'aime »

Oui Allison, c’est ce que m’a indiqué notre service de santé au travail.
Vous pouvez aussi prendre attache avec le service de santé au travail dont vous dépendez. Ils apprécient d’être sollicités et consultés. En tout cas, de mon côté, ça l’était.
Par contre, côté législation, la formation SST n’est plus imposée comme avant (1 salarié formé pour 10 par le passé). Nous allons probablement opter pour une formation plus pratique, par exemple PSC1 ou formation aux gestes qui sauvent, afin de toucher peut être plus de salariés.
Belle journée à vous (et désolée pour le délai de réponse)
Marie

1 « J'aime »